Selon un essai préliminaire, le massage du tissu conjonctif entourant le diaphragme pourrait réduire considérablement le reflux acide chez les personnes atteintes de reflux gastro-œsophagien.
Les chercheurs ont testé un type de massage, libération myofasciale (MFR) pour aider à réduire les symptômes du reflux gastro-œsophagien (RGO ).
En cette ère de résistance aux antibiotiques et de dépendance aux opioïdes, la recherche de solutions de substitution aux médicaments suscite un intérêt croissant pour les scientifiques, les médecins et le grand public.
Un groupe de chercheurs a récemment étudié un moyen sans médicament d’atténuer le reflux gastro-œsophagien (RGO), ou reflux acide.
Issus des départements de physiothérapie, de médecine et de chirurgie de l’Université CEU Cardenal Herrera de Valence en Espagne, ils ont récemment publié leurs résultats dans la revue Scientific Reports.
Les scientifiques ont concentré leur étude sur les personnes atteintes de RGO, une affection courante qui touche environ 18,1 à 27,8% des adultes aux États-Unis.
Le reflux gastro-œsophagien se produit lorsque le contenu de l’estomac, y compris l’acide gastrique, monte dans l’œsophage. Cela peut provoquer la sensation de brûlure désagréable que beaucoup de gens appellent des brûlures d’estomac.
Pour les personnes atteintes de RGO, le reflux gastro-œsophagien peut être un événement régulier qui a un impact significatif sur leur qualité de vie.
Les options de traitement actuelles impliquent généralement l’utilisation à long terme d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Bien que ces médicaments soient efficaces, ils peuvent provoquer des effets indésirables chez certaines personnes et augmenter le risque de maladie rénale chronique.
Les scientifiques impliqués dans la plus récente étude ont examiné si un type de massage appelé libération myofasciale (MFR) pouvait soulager les symptômes du RGO.
Qu’est ce que le Myofascial release MFR ou libération myofasciale?
Le MFR se concentre sur le fascia. Le fascia est un tissu corporel qui enveloppe toutes les structures – muscles, os, vaisseaux, organes – et qui a pour fonction de soutenir et de transmettre les tensions et les glissements entre les plans et les surfaces anatomiques. Ils sont connus pour être des structures passives de transmission des contraintes générées par l’activité musculaire ou des forces extérieures au corps.
Il a également été montré qu’ils sont capables de se contracter et d’avoir une influence sur la dynamique musculaire et que leur innervation sensitive participait à la proprioception et à la nociception.
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Le MFR, cette technique est une thérapie manuelle qui consiste à appliquer au complexe myofascial un étirement de faible charge et de longue durée, destiné à rétablir la longueur optimale, à réduire la douleur et à améliorer la fonction.
Les chercheurs ont voulu comprendre si le MFR pouvait réduire le reflux gastro-œsophagien, améliorer la qualité de vie et minimiser le nombre d’IPP que les personnes devaient prendre.
Ils expliquent que l’intervention MFR qu’ils ont conçu pour utiliser dans cette étude visait à « étirer les fibres musculaires du diaphragme ».
Le diaphragme est une barrière musculaire qui sépare l’abdomen de la poitrine. Les scientifiques se sont concentrés sur le massage du fascia autour du diaphragme, car il se situe juste au-dessus de l’estomac et joue un rôle important pour empêcher l’acide de l’estomac de pénétrer dans l’œsophage.
Massage contre reflux
Pour enquêter, ils ont recruté 30 personnes souffrant de RGO, âgées de 18 à 80 ans. La moitié des participants ont reçu le MFR d’un physiothérapeute très expérimenté et l’autre moitié, une procédure factice.
Chaque participant a reçu quatre sessions de 25 minutes à une cadence de deux fois par semaine pendant deux semaines.
Au cours des séances de MFR, le thérapeute a utilisé six techniques visant le fascia du diaphragme; le traitement simulé impliquait des techniques similaires, mais le praticien n’a pas appliqué de pression sur l’aponévrose.
Les scientifiques ont évalué l’impact du MFR en utilisant trois mesures:
gravité et fréquence des symptômes de RGO, mesurées à l’aide d’un questionnaire à 12 questions
qualité de vie évaluée à l’aide d’un questionnaire de 36 questions
Utilisation des IPP, (inhibiteurs de la pompe à protons) mesurée en milligrammes de médicaments pris par les participants
Les chercheurs ont répété ces mesures avant la première session MFR, après 1 semaine de MFR et après 4 semaines (2 semaines après la dernière session MFR).
Comparativement aux membres du groupe témoins à la fin des 4 semaines, ceux du groupe expérimental présentaient une amélioration significative des symptômes et une qualité de vie auto-évaluée. De même, les participants du groupe MFR devaient prendre beaucoup moins d’IPP. Les auteurs de l’étude expliquent:
« Ces résultats préliminaires indiquent que l’application du protocole MFR que nous avons utilisé dans cette étude a permis de réduire les symptômes et l’utilisation des IPP et d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de RGO non érosif jusqu’à 4 semaines après la fin du traitement. »
Limites et préoccupations
Ce n’était qu’un petit essai préliminaire. Les scientifiques devront donc étudier cet effet en utilisant beaucoup plus de participants.
Les auteurs notent aussi que leur étude ne prenait aucune mesure physique pour déterminer si le diaphragme bloquait effectivement plus efficacement l’œsophage.
Ils notent également les difficultés liées à l’étude d’une thérapie manuelle, car chaque praticien répond aux besoins du corps de chaque personne et chaque session de thérapie est différente. sur cette note, ils écrivent: « En ce sens, l’utilisation de la thérapie manuelle est en soi une limitation de l’étude. »
Un autre manque est le suivi limité; il serait intéressant de mesurer combien de temps les avantages du MFR peuvent durer.
Cependant, malgré les limites, les résultats sont encourageants. Les chercheurs avancent:
« Le traitement avec les techniques de MFR n’a pas d’effets secondaires et pourrait devenir une alternative thérapeutique ou un complément pour les patients nécessitant une utilisation prolongée des IPP ou souhaitant ou devant éviter les médicaments anti-IPP en raison de leurs éventuels effets secondaires. »
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